LXIX
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.
Le deal à ne pas rater :
LEGO Icons 10331 – Le martin-pêcheur
35 €
Voir le deal

Une conversation à l'ombre de l'Abbaye: le passé de Thalma

2 participants

Aller en bas

Une conversation à l'ombre de l'Abbaye: le passé de Thalma Empty Une conversation à l'ombre de l'Abbaye: le passé de Thalma

Message  Thalma Lun 26 Mai - 16:25

Adossée sur le perron de l’Abbaye, Thalma prenait le soleil en compagnie du frère Neals. Occupée à fixer une lunette de précision sur le canon de son fusil, elle écoutait distraitement le babillage du moine qui lui faisait la morale sur son manque d’implication dans les affaires du LXIX.

J’espère au moins que vous savez ce que veut dire le mot « discipline » ? demandait Neals

Relevant ses lunettes à l’étrange lueur verte, chef d’œuvre d’ingénierie gnome qui permettait de démultiplier les capacités visuelles, elle admira son travail en répondant laconiquement à la dernière question posée par l’ecclésiastique.

Pour sûr moinillon, pour sûr... chuis pt’être du genre solitaire mais à l’armée s’il y a bien quelque chose qu’on m’a inculqué, c’est la discipline, et à coup d’bottes dans l’fion s’il vous plait...

Devant l’air surpris du vieil homme, Thalma soupira longuement. Elle attrapa d’une main une bouteille d’hydromel reposant à l’ombre des murs frais de l’Abbaye tandis que de l’autre elle déposa son arme à feu avec précaution sur le sol. Buvant quelques longues gorgées d’alcool, elle s’essuya sa bouche d’un revers de la main et entrepris de dévoiler tout un pan de son passé.

Et bien tu vois l’moine, avant de rejoindre les rangs du LXIX j’étais soldat... Yep ! Lieutenant Thalma Brisefoudre, éclaireur et artilleur au sein de l’armée du Roi Magni. Ca sonnait bien, hein ? j’étais plutôt douée, bien notée par mes supérieurs, avec même quelques gars sous mes ordres. Bah faut pas non plus se faire d’illusions, j’avais déjà mon caractère un peu « fruste » comme qu’on dit. Plutôt solitaire, butée et vindicative... une recrue parfaite pour la Brigade des Loups... ouaip...la Brigade... soupire
On était une troupe pas commune, plus proche des mercenaires que d’vrai soldats. Pas d’uniforme, pas d’langage obséquieux pour nos sup’, pas de rigueur dans les ordres et plans d’attaque, bref... on était particuliers. C’est bien pour ça que nos missions n’étaient pas ordinaires, l’essentiel de notre rôle était de débusquer les troupes ennemies, repérer leurs campements et dès que c’était possible fondre sur eux et tout massacrer. On allait et repartait sans tambour battant et trompètes de charges... silencieux, dangereux, sanguinaires, pillards... une vrai meute de loups affamés.
De vrai terreurs qu’on étaient ! lorsqu’on rentraient dans les camps militaires nains nous ravitailler et faire not’ rapport, les soldats normaux s’écartaient et murmuraient sur not’ passage. Ah j’en ai entendu sur mon compte pendant toutes ces années... et nous, ça nous faisait rire ! on s’marrait d’les voir comme ça , à la fois méprisant sur notre comportement mais envieux de notre liberté d’action. Et qu’est ce qu’on s’amusait... tous les soirs c’était beuveries, parties de dés toujours pipés et une bonne baston à la fin. Y avait pas beaucoup d’femmes dans nos rangs, j’étais une des rares à avoir eu ct’honneur... faut dire que j’ai jamais été un exemple ! et en réfléchissant j’crois avoir été l’une des pires d’la bande. J’adorais cette vie, les longues marches silencieuses par tous les temps et tous les terrains, guetter les moindres mouvement de l’ennemis en étant embusquée, le moment d’attaquer où il fallait déchainer sa rage et sa violence, à ce moment où on arrête complètement de penser, où tout devient rouge devant ses yeux... que seul le carnage compte. Ouaip... c’était le pied...
Et de retour à la base aussi c’était bien... l’alcool, les jeux, un bon cigare, la bagarre, les hommes pour la nuit... remarque l’air offusqué du moine Héhé...ça sert d’être une des rares femmes dans un camp militaire.
Enfin, c’était le bon temps. Mais jour tout à changé... ses yeux se perdent au loin...oui, tout s’est arrêté d’un coup.
Au bout de quelques années à la Brigade j’me suis un peu calmée, surtout en ce qui concerne ce qui se passait en dehors des missions. J’ai... enfin... semble un peu gené par la suite de l’histoire... bien moi et mon chef on a fini ensemble. D’abord une nuit après une sacrée fête bien arrosée, puis une autre, et encore une... puis de fils en aiguille on a fini par se marier. Un bel après midi d’printemps, les premières fleurs commençaient à percer le manteau neigeux et... bah ! secoue la tête en maugréant
On continuait nos missions pour le compte de l’armée, puis un jour il a été sérieusement touché. Sa jambe a été à moitié broyée par la charge d’un kodo dont on avait trucidé le cavalier, un tauren, et Tholdrin s’est mis à boiter, définitivement. Il a été donc réformé, c’qui finalement n’était pas un mal puisque à ce moment je suis tombée enceinte. Alors on a continué comme ça pendant pas mal d’années... il est devenu forgeron à la Vallée des Frigères , ma terre natale, et s’occupait d’élever notre fils. Et moi toujours enrôlée avec les Loups, dès que je passais avec les troupes à proximité ou que j’avais une perm’... je filai les voir.

Marque un temps d’arrêt de plusieurs secondes, puis boit une nouvelle lampée d’hydromel pour se donner le courage de reprendre son récit.

Un jour je r’venais d’une campagne victorieuse, j’étais bien contente de retourner voir mon époux et mon fiston, avec plein de nouvelles histoires à leur raconter. Et pis je me suis arrêtée sur le pas de la porte d’la maison, ça puait le sang et la mort à plein nez. C’étais ouvert, et quand je suis rentrée je les ait vu.
Morts.
Tous les deux.
Mon mari avait encore sa hache à la main, il devait avoir combattu vaillamment avant de trépasser autant que je pouvais en juger par le nombre de cadavres qui étalaient autour de lui. Et mon fils lui... il était tassé sur lui même, dans un coin. Une flèche perdue l’avait traversée de part en part, alors que du haut de ses sept ans il devait chercher un moyen de se mettre à l’abris. Mon petit Hildür... mon gosse... essuie rageusement une larme naissante dans ses yeux
Vu les traces laissées par les assaillants et les corps abandonnés, j’ai reconnu de suite l’identité de ceux qui avaient fait ça : les trolls Crin de Givre, cette racaille qui traine depuis trop longtemps dans la vallée.
A ce moment j’ai vu rouge, j’ai « pété un câble » comme on dit. J’ai foncé en droite ligne sur la piste des assassins jusqu’à leur repère et là... j’ai tout massacré. J’me souvient pas très bien de ce qui s’est passé mais d’après ce que m’ont rapporté les montagnards qui sont venus à ma suite après qu’mon père ait signalé la mort de ma famille et ma disparition, c’était un vrai carnage. Je les ait tous tué, guerriers, chamans, vieillards, femelles et même les enfants... dans leur grotte maudite il ne restait que des cadavres et du sang qui maculait les parois. J’étais dans une telle rage que même avec mes armes qui s’étaient brisées à force de combattre, j’ai fini les derniers à la force de mes poings, en leur écrabouillant la tête...
Après ça... j’ai été dans le coltard pendant plusieurs semaines. Et tout juste sortie de mon état semi comateux je me suis fait entendre que l’armée n’avait pas appréciée mon intervention non autorisé par les autorités et que donc j’étais virée. J’ai échappée à la Cour Martiale de justesse, grâce à l’appuis des Loups et uniquement parce que c’était quand même des ennemis et que j’avais été un bon soldat... quand je pense que quelques mois plus tard ils ordonnaient une attaque officielle sur les trolls... bande de connards, pff...
Après quelques mois d’errance de taverne en taverne, et bien j’ai trouvé le mot du Messager. Et puis ça s’est enchainé et j’suis rentré au LXIX et tout, et tout...
Enfin... regarde d’un œil morne la bouteille à présent vide et la jette au loin

Bon, j’y vais. J’ai une lunette de précision à essayer moi...

S’éloigne nonchalamment de l’Abbaye en sifflant sa bête pendant que le frère Neals hoche la tête et s’en revient à sa tour écrire quelques lignes sur le passé de Thalma BriseFoudre, ex-lieutenant de l’armée royale et à présent membre du IX.
Thalma
Thalma

Messages : 41
Date d'inscription : 04/03/2008

Revenir en haut Aller en bas

Une conversation à l'ombre de l'Abbaye: le passé de Thalma Empty Re: Une conversation à l'ombre de l'Abbaye: le passé de Thalma

Message  Althæ Lun 26 Mai - 19:07

( Et ben... Triste passé pour si marrante Naine... Un récit prenant ! Qui nous en dis un peu plus sur le caractère ce ton perso. J'avoue que j'ai commencé la lecture avec un sourire aux lèvres, et l'ai fini avec un petit pincement au coeur. .............. Pauvre Thalma Brisefoudre. Espérons qu'on la voit plus souvent avec nous ! ).
Althæ
Althæ
Admin

Messages : 237
Date d'inscription : 01/03/2008
Age : 42

https://lxix.forumgaming.fr

Revenir en haut Aller en bas

Une conversation à l'ombre de l'Abbaye: le passé de Thalma Empty Re: Une conversation à l'ombre de l'Abbaye: le passé de Thalma

Message  Thalma Mer 28 Mai - 10:16

(Merci Althy ! tu vois, hein, que ça valait le coup d'attendre, hein ! noooon ne pas lui dire que je l'ai faite le matin même parce que j'avais oublié de l'faire avant ^^ )
Thalma
Thalma

Messages : 41
Date d'inscription : 04/03/2008

Revenir en haut Aller en bas

Une conversation à l'ombre de l'Abbaye: le passé de Thalma Empty Re: Une conversation à l'ombre de l'Abbaye: le passé de Thalma

Message  Contenu sponsorisé


Contenu sponsorisé


Revenir en haut Aller en bas

Revenir en haut

- Sujets similaires

 
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum